Des enjeux importants
Les terres arides couvrent environ 40% de la planète et sont partout fortement dégradées. Elles sont pourtant densément peuplées par des populations très pauvres et dépendantes de leur environnement. Elles contiennent également des écosystèmes et une biodiversité uniques.
Tous ces problèmes sont très marqués au Burkina Faso et notamment dans la région centre, où se trouvent les communes de Tanghin Dassouri et Kombissiri. Là, sévit la déforestation (la coupe sauvage du bois pour la préparation de la nourriture et la production de charbon de bois), l’errance des petits et grands ruminants et des périodes très sèches pouvant aller jusqu’à 8 mois consécutifs chaque année. Ces facteurs cumulés aggravent la désertification du pays qui fait rage et impactent les moyens de subsistance des populations locales.
Une reforestation participative et économiquement attrayante
Les villageois des communes de Tanghin Dassouri et Kombiri attendent depuis des années un grand projet de reforestation et Treecolor Alliance a décidé de les aider dans ce sens en joignant nos forces avec notre partenaire local, l’ONG Amurt.
Sur ces communes, les difficultés sont multiples et affectent principalement les femmes.
Toutes les activités économiques sont liées à l’agriculture et à l’élevage. Les travaux des champs ont lieu pendant la courte saison des pluies et toute la famille y travaille. Malgré ce dur labeur, ils sont complètement dépendants des aléas climatiques et ne peuvent pas disposer de la nourriture nécessaire pour couvrir les besoins alimentaires de la famille toute l’année. Par conséquent, la production reste essentiellement de subsistance et aucune économie durable ne peut se développer dans ce contexte.
Le projet proposé permet d’associer plus de 100 villages à un grand chantier de reforestation. Ainsi, chaque village développe son reboisement propre en fonction des particularités sociales et environnementales du terrain. Les objectifs sont aussi bien de permettre le retour du couvert forestier et de la biodiversité, que d’apporter de nouvelles sources de revenus plus durables.
Non seulement les populations sont impliquées dès le début mais les femmes tiennent un rôle primordial. En effet, étant garantes du bien-être de leurs enfants elles ont en général un sens des responsabilités et une aptitude au travail, pour ne pas dire au sacrifice, remarquables ! Elles aiment former des « groupements de femmes » très solidaires sur lesquels ce projet s’appuie.
Un modèle de reboisement simple et peu couteux
Les 30 dernières années ont vu fleurir de nombreux projets de reforestation dans le pays. Fort de cette expérience, le modèle proposé se base sur des méthodes qui ont prouvé leur efficacité.
Ainsi, chaque village prend la responsabilité d’organiser la mise en place d’un bosquet d’environ 2 hectares (pour commencer) en utilisant des semences récoltées directement des arbres vivants localement. Les espèces sont toutes endogènes, adaptées au climat et au sol et appréciées par les communautés (pour leurs vertus notamment).
Les matières organiques des élevages sont utilisées pour aider à fertiliser le sol et le préparer avant la saison des pluies (technique du Zaï). Les aires de reboisement sont également clôturées pour éviter les assauts des ruminants errants.
Au sein des forêts, des jardins agroforestiers sont aménagés avec des arbres et plantes choisis pour leurs bénéfices, aussi bien dans la consommation quotidienne que dans la chaîne de valeur apportée par les produits transformés.
Un double succès : environnemental et sociétal
Au final, les impacts bénéficieront aussi bien aux Hommes qu’à la Nature.
Impacts environnementaux :
- Réhabilitation des zones dégradées
- Lutte contre la désertification du pays
- Retour progressif de la biodiversité et du couvert forestier
Impacts sociaux :
- Pérennisation des pratiques de reforestation et d’agroforesterie
- Formation des villageois et renforcement des capacités des femmes
- Réduction de la pauvreté par la création d’emplois et le développement de nouvelles sources de revenus